Des fidèles en période de confinement où les sacrements ne pouvaient être administrés dans les églises, souhaitèrent se confesser par téléphone à un prêtre et l’Eglise Romaine de répondre que cela était impossible et donc invalide parce qu’il écherait une relation physique dans la communication entre le confesseur et le pénitent : «Les chrétiens égyptiens ont pris l'habitude de se confesser par téléphone. C'est un phénomène nouveau qui se pratique depuis quatre ou cinq ans. - Le 26 déc 2008, le patriarche copte d'Egypte a interdit de se confesser par téléphone, pour le motif qu'il y a un risque que les téléphones soient sur écoute, Mais il n'a pas dit que la confession par téléphone est invalide.
Le Vatican déclare invalide la confession par téléphone ou sur internet. Ce n'est pas une confession catholique. L'archevêque John Foley, président du conseil pontifical pour les communications sociales a estimé que "la réconciliation, la confession catholique exige la présence physique du prêtre et du pénitent" (1)
Ø Si les motifs avancés par la Patriarcat d’Alexandrie pour émettre des réserves quant à cette pratique, fidèle à la Tradition sur la matière, ou plus précisément en l’espèce le signe du sacrement, il ne reconnaît pas - et à juste titre – ce type de confession comme frappé d’invalidité.
Ø
Ø En revanche, les raisons avancées par Rome ne sauraient prospérer et devront être rejetées, au regard de la Tradition et le la théologie puisque les conditions essentielles de l’absolution sont notamment :
- La contrition,
- le ferme propos de ne pas recommencer,
- et celui de faire pénitence.
Il sera fait observation enfin, que l’Eglise Romaine quant à l’utilisation par le prêtre d’internet propose une réflexion qui n’énonce rien de concret dans sa conclusion (2)
Alors que l’invalidité n’est pas remise en cause par le Patriarcat d’Alexandrie seulement une réserve quant au risque par le téléphone d’une écoute indiscrète de nature à pouvoir remettre alors en cause, le secret de la confession, cet éventuel fait n’entacherait pas pour autant la validé du sacrement.
En effet, il n’est pas de matière propre au sacrement de pénitence comme par exemple cela sera pour d’autres sacrement comme l’eucharistie, le baptême, l’ordre, présentement ce qui rend valide la confession par le prêtre, c’est la contrition, le ferme propos de ne pas recommencer et de faire pénitence.
Cette Eglise Romaine, d’aujourd’hui, attachée à des projets de réforme bien antérieurs à Vatican II (3 ).
Préalablement à Vatican II et la réforme des séminaires, dont le projet s’avère pensé durant la seconde guerre mondiale, les séminaristes d’avant cette époque et encore donc pour la première moitié du XX° siècle, avaient comme traité de théologie dogmatique, l’ouvrage en deux tomes de Mgr BARTMANN : Précis de théologie dogmatique qui rappelle qu’a défaut de matière, il y a un signe sensible au sacrement de pénitence : « Il n’ y a pas de matière proprement dite dans le sacrement de Pénitence. D’une manière à peu près générale, les théologiens suivent en cela le thomisme, désignant comme quasi-matière du sacrement de Pénitence les actes du pénitent, la contrition, la confession et la satisfaction. » (4)
Ainsi, se trouve bien éloignée sinon exclue la condition soulevée à tort par l’actuelle Eglise Romaine, lorsque le professeur HERIBERT JONE développe en son Précis de théologie morale catholique ce qu’énonce sommairement Mgr BARTMANN (5).
Rome ne saurait aller contre la Tradition et son Droit qui énonce selon le canon 886 de l’ancien Code de Droit Canonique, disposition que semble méconnaître le nouveau Code qui alors s’opposerait à La Grâce : « § 1 Le prêtre se souviendra, en entendant les confessions, qu’il tient à la fois un rôle de juge et de médecin, et qu’il est constitué en même temps ministre de la justice et de la miséricorde divines afin de veiller à l’honneur de Dieu et au salut des âmes. » (6)
Nous évoquions à l’instant la question de La Grâce. En cas de nécessité somme l’empêchement de rencontrer au confessionnal, un prêtre, le Désir d’obtenir une absolution fut-ce par téléphone, vient-il contredire et empêcher la validité du sacrement et faire obstacle à La Grâce qui ne peut venir que de Dieu.
Nous avions déjà évoqué la grave défaillance de cette Eglise en période de covid : « Qui interviendra pour ceux qui nous quittent sans cérémonie religieuse ? » (7).
S’il est une réforme liturgique à réaliser et qui relève aujourd’hui d’une certaine urgence, ce n’est ni dans la maintenance d’une liturgie latine au demeurant fort incomplète, ni dans les formes modernes et protestantisées de la nouvelle messe. En effet, parmi bien d’autres manques aux formes liturgiques d’aujourd’hui, quel est le célébrant qui pensera, par exemple, à non seulement inviter tous les fidèles présents à ajouter leurs intentions à ses intentions, mais aussi prier pour ceux qui ne peuvent être physiquement présents, empêchés pour des motifs divers à recevoir un sacrement de manière visible, en sollicitant alors de la part de NSJ+C que selon la tension de ces êtres dans leur Demande et autant que de besoin avec les Grâces surérogatoires acquises par l’Eglise, ces « apparents absents » obtiennent les Grâces du Sacrement escompté : ces points, - pourtant essentiels dans la Communion des Saints – ne représentent pas grand-chose face à la réforme liturgique que l’Eglise refusera de faire.
En conclusion, s’il est bon que le pénitent se confesse près d’un prêtre – dès lors qu’il serait capable d’être tout à la fois juge et médecin -, en cas de pendémie ou de tout autre motif empêchant le pénitent de rencontrer physiquement un prêtre, si ce dernier, non par charité mais par obéissance à sa hiérarchie refuse de l’entendre en confession par téléphone, alors, que le pénitent prie Dieu de lui pardonner et après son examen de conscience et le ferme propos de ne pas recommencer, qu’il s’applique une pénitence, comme combattre pour un temps par lui fixé, l’un de ses défauts, Dieu ne saurait refuser toute tension sincère de l’être vers Lui.
Jean-Pierre BONNEROT
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1 https://cybercure.fr/archives/reconciliation_confession_internet.htm#France
3 Je ne peux qu’engager le lecteur à parcourir la revue LA MAISON-DIEU disponible sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348843p/date revue dont les premiers numéros paraissent en 1945. La lecture des articles et études de cette revue expose clairement le désir de Rome de e conformer à la pensée Protestante, ce qui amènera l’Eglise Romaine a oublier les bases de la théologie et même d’un ancien petit caté&chisme.
4 Mgr BARTMANN Précis de théologie catholique Salvator & Casterman Ed, 1951, tome 2, page 411.
5 HERIBERT JONE Précis de théologie moral catholique Salvator Ed, 1958, page 550-619
6 Code de droit canonique 1917. Pour un accès aisé : http://www.theologica.fr/Pg_DroitCanonique.htm